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Page:Kann - Journal d'un correspondant de guerre en Extrême-Orient.djvu/229

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vous pose » À partir de ce moment on ne put tirer du malheureux que les « peut-être » et les « je ne sais pas » traditionnels. Cette scène m’a été racontée par le seul des attachés qui eût passé quelques années au Japon et comprît quelques mots de la langue.

On nous promit pour demain midi une promenade du même genre aux avant-postes.


23 août.

À onze heures, ce matin, j’ai voulu brider mon cheval pour l’excursion annoncée. Une semaine de repos l’avait transformé de nouveau en bête féroce ; il se débattit et mordit en soufflant comme une machine à vapeur, dès qu’on s’approchait de lui avec la selle ou les rênes. Un palefrenier chinois dont la profession est de dresser les poulains les plus sauvages ne réussit pas mieux que les autres. Un coup de sabot dans les côtes l’envoya gémissant à l’autre bout de la cour. Il fallut de nombreux massages et un billet de cinq dollars pour le calmer.

De guerre lasse, je laissai l’animal attaché à son poteau et empruntai la monture d’un camarade qu’une indisposition retenait à Haïtcheng. Avant de partir, on nous rappela qu’il était strictement inter-