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Page:Kann - Journal d'un correspondant de guerre en Extrême-Orient.djvu/53

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congé, mais on nous retint pour nous grouper devant un appareil photographique. Cette mesure était, paraît-il, indispensable, et c’est seulement après plusieurs poses qu’on nous rendit notre liberté.


30 avril.

Encore quinze jours d’attente vaine. On m’a officiellement désigné pour la seconde colonne de correspondants. La première est partie il y a près de quinze jours, et nous savons qu’elle a débarqué à Tchinnampo en Corée.

Ce matin, les attachés militaires qui doivent accompagner la première armée ont à leur tour quitté Tokio. Leur départ a donné lieu à une cérémonie dont les Japonais étaient exclus. Le personnel des légations et les colonies étrangères de la capitale s’étaient donné rendez-vous dans la salle d’attente de la gare pour prendre congé des officiers, dont beaucoup habitent Tokio depuis longtemps. La France est représentée par le lieutenant-colonel de cuirassiers Corvisart, très connu ici pour le contraste ironique que sa haute taille et sa brillante armure offrent avec les petits soldats nippons aux revues de gala. Un autre officier français, le capitaine d’artillerie Payeur, doit également faire partie de la colonne : actuel-