souvent de longues promenades dans les environs de Yokohama. Malgré l’apparence placide de ma monture et ses allures modérées, les femmes et les enfants s’enfuyaient de loin à sa vue et s’enfermaient dans les maisons d’où ils me couvraient d’injures.
La rareté des chevaux était sans doute cause de cette frayeur ; leur qualité, d’ailleurs, est pitoyable, sans doute, en raison de l’impossibilité où les Japonais se trouvent depuis des siècles d’introduire du dehors un sang nouveau et régénérateur.
Depuis que le pays a été ouvert aux étrangers, le développement rapide de l’armée a fait ressortir la difficulté de remonter la cavalerie avec des éléments indigènes. On a tenté les plus grands efforts pour améliorer la race. Des étalons ont été achetés en Europe et en Amérique, et importés à grands frais ; mais jusqu’ici les croisements n’ont donné que des résultats médiocres.
La formation de la Société de courses a été accueillie favorablement par les Japonais ; chaque année elle enrichit le pays d’un lot de pouliches australiennes de demi-sang, car on ne saurait trouver de chevaux japonais capables de supporter l’entraînement, et il faut importer tous les animaux destinés à disputer les prix. Un de ces prix porte le nom de l’empereur, qui envoie à l’heureux propriétaire du vainqueur Une coupe en argent d’un goût exécrable.