Page:Kann - Journal d'un correspondant de guerre en Extrême-Orient.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Nos valeureuses troupes… » J’ai laissé tomber le papier, tous mes scrupules sont revenus ; en un quart d’heure ma malle est faite et je roule en kourouma vers la gare.


Tokio, 29 mai.

De la station d’Ouéno, je me rends directement à la Légation de France. Le ministre me reçoit en souriant :

— J’ai une bonne nouvelle à vous annoncer.

— Partons-nous enfin pour l’armée ?

Le sourire de M. Harmand devient méphistophélique.

— Vous êtes trop pressé ; mais, si vous le désirez, le Gouvernement japonais vous invitera à une croisière en Corée, sur un de ses navires. Acceptez-vous ?

Sans demander d’explications plus amples, je réponds :

— Tout, plutôt que d’attendre plus longtemps à Tokio.

— Votre nom sera ce soir au Ministère de la Marine et vous partirez dans quelque jours. Bon voyage !