Page:Kann - Journal d'un correspondant de guerre en Extrême-Orient.djvu/87

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nement mikadonal vient de commander aux maisons Armstrong et Vickers-Maxim deux nouvelles citadelles flottantes, qui dépasseront les seize mille tonnes de l’américain Connecticut et des cuirassés britanniques du type King-Edward VII, actuellement en chantier.

L’énorme trou béant s’ouvre à nos pieds. Il est vide, ou du moins presque vide, car au fond on peut apercevoir un tout petit torpilleur dont les dimensions minuscules, perdues dans la fosse gigantesque, paraissent presque risibles. C’est l’Aotaka, qui est venu se faire réparer à la suite de la dernière tentative d’« embouteillage » de Port-Arthur, au cours de laquelle un projectile l’a frappé à bâbord et a causé de graves avaries aux machines. Depuis le commencement de la guerre, à part le Kasouga, endommagé à la suite de sa collision avec le Yochino et reparti de Kouré la semaine dernière, aucun bâtiment n’a été envoyé jusqu’ici ; tous ont pu être remis en état dans les bases navales avancées de Corée, ce qui paraît indiquer que les obus russes ne leur ont pas fait grand mal.

Une seconde cale sèche, moins importante, sépare le grand bassin des ateliers de construction des torpilleurs, où une centaine de travailleurs fourmillent autour d’une coque métallique à peine ébauchée. C’est un nouveau bateau du type A. Normand, com-