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FONDEMENTS


l’action, mais elle est simplement déterminée par l’influence que l’effet supposé de l’action a sur elle. Quand je dis : je dois faire telle chose, parce que je veux telle autre chose, il faut encore admettre en moi une autre loi d’après laquelle je veux nécessairement cette autre chose, et cette loi à son tour a besoin d’un impératif auquel soit soumise cette maxime. En effet, comme l’influence, que la représentation d’un objet de notre activité peut exercer sur la volonté, dépend de la nature même du sujet, soit de la sensibilité (de l’inclination et du goût), soit de l’entendement et de la raison, qui, en vertu des dispositions particulières de leur nature, s’occupent d’un objet avec satisfaction, c’est proprement ici la nature qui donne la loi, et, puisque cette loi, comme loi de la nature, ne peut être connue et démontrée que par l’expérience, elle est contingente en soi, et par là impropre à constituer une règle pratique apodictique, telle que doit être la règle des mœurs. Elle n’est jamais autre chose qu’une hétéronomie de la volonté, c’est-à-dire que la volonté ne se la donne pas à elle-même, mais qu’elle la reçoit d’une impulsion étrangère, à laquelle la soumet la nature particulière du sujet.

La volonté absolument bonne, celle dont le principe doit être un impératif catégorique, sera donc in déterminée à l’égard de tous les objets, et ne contiendra que la forme du couloir en général, et c’est ici que parait l’autonomie, c’est-à-dire que l’aptitude de la maxime de toute bonne volonté à s’ériger elle-même en loi universelle est l’unique loi que s’impose à elle--