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Page:Kant-Critique de la raison pratique, trad. Barni, 1848.djvu/355

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CRITIQUE DE LA RAISON PRATIQUE.


par conséquent, la nécessité d’en supposer la réalité objective nous conduit donc, par des postulats de la raison pratique, à des concepts, que la raison spéculative pouvait bien nous proposer d’une manière problématique, mais qu’elle ne pouvait jamais résoudre. Ainsi 1o elle conduit à un concept, sur lequel la raison spéculative ne pouvait produire que des paralogismes (à savoir le concept de l’immortalité), parce qu’elle ne pouvait affirmer le caractère de la persistance, pour compléter, de manière à en faire la représentation réelle d’une substance, le concept psychologique d’un dernier sujet, qui est nécessairement attribué à l’âme dans la conscience qu’elle a elle-même, ce que fait la raison pratique par le postulat d’une durée nécessaire à cette conformité de la volonté avec la loi morale qu’exige le souverain bien, en tant qu’il constitue tout l’objet de la raison pratique. 2o Elle conduit à un concept, sur lequel la raison spéculative n’aboutissait qu’à une antinomie : celle-ci pouvait bien concevoir problématiquement un concept qui en contînt la solution, je veux parler de l’idée cosmologique d’un monde intelligible et de la conscience de notre existence dans ce monde, mais elle ne pouvait en démontrer et en déterminer la réalité objective ; la raison pratique nous conduit à cette idée au moyen du postulat de la liberté (dont elle prouve la réalité par la loi morale, c’est-à-dire par la loi d’un monde intelligible, que la raison spéculative pouvait bien nous indiquer, mais dont elle ne pouvait déterminer le concept. 3o Elle donne à un concept, que la raison