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Page:Kant-Fondements de la métaphysique des moeurs, trad. Lachelier, 1904.djvu/111

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DEUXIÈME SECTION


dant aux’êtres raisonnables, considérés en eux-mêmes, le privilège de la finalité en soi, ces impératifs" excluaient du principe do leur autorité tout mélange de mobiles intéressés, par cela même qu’on les concevait comme catégoriques ; mais si nous les avons reconnus comme catégoriques, c’est que nous avions besoin d’impératifs de ce genre pour expliquer le concept du devoir. Quant à démontrer qu’il y a réellement des principes pratiques ordonnant d’une manière catégorique, c’est ce qui n’était pas possible et nous ne pouvons même pas entreprendre celte démonstration dans cette section. Mais il y avait une chose à faire:indiquer dans l’impératif même, au moyen de quelque détermination qui y fût contenue, le principo de ce renoncement à tout intérêt dans la volonté obéissant ■au, devoir et en faire lo caractère spécifique distinguant l’impératif catégorique de l’impératif hypothétique. Or c’est justement ce que fait cette troisième formule du principo moral, c’est-à-dire l’idée de la volonté do chaque être raisonnablo conçue comme volonté législatrice universelle*.

En effet, si nous concevons cette idée, bien qu’il soit vrai qu’une volonté subordonnée à des lois puisse être attachée à ces lois par quelque intérêt, néanmoins quand la volonté est elle-même législatrice suprême, il n’est pas possible qu’elle dépende d’un intérêt quelconque. En effet, une volonté dépendante aurait besoin d’une autre loi pour limiter son égoïsme, en lui imposant comme condition d’avoir la valeur d’une loi universelle.

elle peut désobéir à la législation

nlelligible. 4. La première formule établit

’universalité de la loi ; la deuxième donne pour objet à cette loi le respect de là personne humaine fin en soi; la troisième, en établissant que

c’est la personne humaine, en tant que personne intelligible, c’est-àdire détachée de tout intérêt sensi. ble, qui est l’auteur de cette loi, découvre le principe du renoncement de l’individu à lui-même, qui eslessence de l’impératif catégorique.