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Page:Kant-Fondements de la métaphysique des moeurs, trad. Lachelier, 1904.djvu/118

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FONDEMENTS DE LA MÉTAPHYSIQUE DES MŒURS.


raisonnable doit faire de cette valeur. L’Autonomie esl donc le principe de la dignité de la nature humaine et de toute nature raisonnable.

Les trois manières d’exprimer le principe de la moralité, que nous avons exposées plus haut, ne sont au fond qu’autant de formules d’une même loi ; chacune d’elles contient en elle, par elle-même, les deux autres’. Pourtant il y a entre ces formules une « lilTércnce, qui est à la vérité plutôt subjective qu’objectivement pratique cl qui consiste en ceci : qu’elles rapprochent de plus en plus l’idée de la raison de l’intuition (d’ajirès une certaine analogie) et par là du sentiment*.

Toutes les maximes ont en effet :

1) Une forme, qui consiste dans l’universalité, et, à ce point de vue la formule de l’impératif moral s’exprime « le la manière suivante : on doit choisir sos maximes comme si elles devaient avoir la valeur de lois universelles « le la nature.

2) Une matière 3, c’est-à-dire une fin ; et la formule dit alors : que l’être raisonnable, étant fin par sa nature, par conséquent fin en soi, doit, par sa nature même, imposer à toute maxime une condition qui serve à limiter toutes les fins purement relatives el arbitraires.

1. En ce sens que, l’une d’elles étanldonnée, on pourrait par simple analyse en faire sortir logiquement les lieux autres.

2. La première formule est purement abstraite. La seconde et la troisième font apparaître des hommes, fins de notre activité, et entre ces hommes, des rajqiorts, par suite (lesquels ils forment un règne des lins. Or, ces hommes et les rapports qui existent entre eux, peuvent être obiels d’intuition et de sentiment. D après vne certaine analogie. Celte analogie va s’expliquer

s’expliquer ce qui suit. Il y a, pour Kant, une analogie entre’les formules de l’impératif et les catégories de la quantité, et par suite entre le règne des lins et le règne de la nature. Cette analogie nous permet de nous représenter le règne des lins el de nous y intéresser.

3. Rien que le texte allemand porte dans toutes 1rs éditions Maxime, flous traduisons, avec Ilarni, comme s’il y avait Materie. Maxime n’offre en effet aucun sens. Voir plus loin, p. 80, noie l.