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Page:Kant-Fondements de la métaphysique des moeurs, trad. Lachelier, 1904.djvu/121

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DEUXIÈME SECTION


bonne, sans aucune condition qui la limite (atteindre tel ou tel but), il faut faire abstraction de tout résultat à obtenir (car alors la volonté ne serait que relativement bonne), la fin dont nous parlons ici ne doit pas être conçue comme un effet à obtenir, mais comme une fin ayant sa valeur en elle-même, et, par conséquent, c’est d’une manière négative que nous la concevons. Je veux d’re par là qu’il ne faut jamais agircontre celte fin, qu’il ne faut jamais la considérer comme un moyen, mais toujours comme une fin dans toutes nos volitions. Or celle fin ne peut être autre chose que le sujet de toutes les fins possibles, parce que ce sujet est en même temps le sujet de la possibilité d’une volonté absolument bonne, volonté que l’on ne peut sans contradiction faire passer après aucun autre objet. Le principe : agis à l’égard de tout être raisonnable (loi et autrui) de manière à lui reconnaître, dans ta maxime, la valeur d’une fin en soi est au fond identique au principe : agis d’après une maxime qui contienne en elle-même le principe de sa valeur universelle pour tout être raisonnable*. Car dire que, dans l’usage des moyens pour atteindre une fin quelconque, je dois subordonner ma maxime à une condition, à savoir qu’elle puisse s’appliquer à tout sujet comme loi universelle, cela revient à dire que le sujet des fins, l’être raisonnable lui-même, ne doit jamais être considéré comme un moyen, mais comme la condition suprême qui limite l’emploi des moyens, c’est-à-dire qu’on doit se le proposer comme fin dans lotîtes les maximes de ses actions*. Or il suit de là incontestablement que l’être raison4

raison4 précise l’idée qui domine sa déduction des trois formules de l’impératif. Il s’efforce de bien établir que la deuxième el la troisième ne contiennent rien qui ne soit implicitement compris dans

la première, iiui est la vraie. 2. Voici en deux niots l’idée de Kant : Si l’être raisonnable était traité comme moyen, je ne pourrais plus appliquer à tout être raisonnablc fa maxime de mon action.