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Page:Kant-Fondements de la métaphysique des moeurs, trad. Lachelier, 1904.djvu/134

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FONDEMENTS DE LA MÉTAPHYSIQUE DES MŒURS.






TROISIÈME SECTION


PASSAGE DE LA MÉTAPHYSIQUE DES MŒURS
A LA CRITIQUE DE LA RAISON PURE PRATIQUE


LE CONCEPT DE LA LIBERTÉ
est la clef qui donne l’explication de l’autonomie de la volonté.


La volonté est une espèce de causalité qui appartient aux êtres vivants, mais seulement en tant qu’ils sont raisonnables et la liberté serait la propriété qu’aurait celle causalité d’agir sans y être déterminée par des causes étrangères, de même que la nécessité naturelle est la propriété que présente la causalité, chez tous les êtres dépourvus de raison, d’être déterminée à l’action par l’influence de causes étrangères.

L’explication que nous venons de proposer de la liberté est négative et par suite ne nous permet pas d’en pénétrer l’essence ; mais on peut en dériver un concept positif de cette même liberté qui n’en sera que plus riche et plus fécond[1]. Si l’idée de causalité entraîne celle de lois, en vertu desquelles une chose que nous appelons effet doit être produite par une autre chose appelée cause, la liberté, bien qu’elle ne soit pas le

  1. Cette liberté positive consiste, pour Kant, à obéir à une loi que la volonté s’impose à elle-même, sans subir aucune influence extérieure. Ce qui est libre, c’est l’acte par lequel l’être raisonnable pose une loi pour s’y conformer ensuite. La liberté négative consiste à ne pas être déterminé par les lois de la nature.