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Page:Kant-Fondements de la métaphysique des moeurs, trad. Lachelier, 1904.djvu/143

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TROISIÈME SECTION


sa nature et par la manière dont sa conscience est affectée.. Mais il faut bien qu’au delà de cette collection de phénomènes, qui compose son propre sujet, il admette quelque autre chose qui serve de fondement à ces phénomènes, c’est-à-dire son moi, quelle qu’en puisse être la nature intime ; en conséquence il faut bien qu’eu égard à la simple sensation et à la réceptivité des sens il se considère commo appartenant au monde sensible, mais qu’en revanche eu égard à ce qui est en lui pure activité (ce qui parvient à la conscience d’une manière immédiate et non par l’action des sens), il se rattache à un monde intelligible*, dont il ne sait d’ailleurs rien de plus.

L’homme qui réfléchit portera un jugement semblable sur toutes les choses qui peuvent tomber sous ses yeux’; on peut même admettre que la raison la plus vulgaire n’est pas incapable de ce jugement, car on sait qu’elle est très portée à supposer, derrière les objets sensibles, quelque réalité invisible, active par elle-même. Il csl vrai qu’elle gâte cette idée en donnant une forme sensible à cette chose invisible, en voulant en faire un objet d’intuition, aussi n’en est-elle pas plus avancée.

Or. l’homme trouve réellement en lui-même une faculté par laquelle il se distinguo de tous les autres êtres et même de lui-même en lant qu’il est affecté par les objets, cette-faculté c’est la Raison 3. La raison considérée comme activité spontanée s’élève au-dessus même de YEntendcmenl* ; en effet, bien que celui-ci soit aussi une activité spontanée et qu’il no contienne pas seulement, comme la sensibilité, des représentations qui n’apparaissent quo si l’on est affecté parles choses (c’est-à-dire si l’on est passif), il no peut pourtant proli proli

2. C’est à-dire sur les corps. Une fois convaincu que ces corps, tels qu’ils nous apparaissent, ne sont que des phénomènes, je suis nécessairement

nécessairement à croire que ces phénomènes cachent quelque chose de réel.

3. Vernunft.

4. Vernunft.