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102 LOGIQUE. mathématiques sur témoignage, tant parce que l’er- reur n’est pas.possible ici, que parce qu’elle peut être facilement découverte ; mais on ne peut cependant pas les savoir de cette manière. Les vérités ration- nelles philosophiques ne peuvent pas même être crues, elles ne peuvent qu’être sues : car la philosophie ne sait ce que c’est que la simple persuasion. — Pour ce qui est de l’objet de la connaissance rationnelle prati- que en morale, je veux parler des droits et des devoirs, il n’y a pas non plus lieu à la simple foi : on doit être parfaitement certain si quelque chose est juste ou in- juste, conforme au contraire au devoir, permis ou dé- fendu. En fait de morale, on ne peut rien laisser à l’incertitude, rien résoudre au péril de violer la loi morale. Par exemple, ce n’est pas assez pour le juge qu’il croie simplement que celui qui a commis un crime l’a réellement commis : il doit le savoir (juridi- quement), sans quoi il décide sans certitude. c) Il n’y a donc d’objets de foi que ceux à l’occa- sion desquels la croyance est nécessairement libre, c’est-à-dire pas déterminée par un principe objectif de vérité, indépendant de la nature et de l’intérêt du sujet. La foi ne donne donc, par les principes purement subjectifs, aucune conviction que l’on puisse faire partager, et ne commande aucun assentiment univer-