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4 LOGIQUE.

sidérées a priori, c’est-à-dire indépendamment de toute expérience, parce qu’elles contiennent simplement, sans distinction d’objets, les conditions de l’usage de l’entendement en général, qu’il soit pur ou expérimental. D’où il suit en même temps que les règles générales et nécessaires de la pensée n’en peuvent concerner que la forme, et nullement la matière. La science de ces règles nécessaires et universelles est donc simplement la science de la forme de notre connaissance intellectuelle ou de la pensée. Nous pouvons donc nous faire une idée de la possibilité d’une telle science, de la même manière que nous nous faisons l’idée d’une grammaire générale, qui ne contient que la simple forme du langage en général, et non les mots qui constituent la matière des langues.

Cette science des lois nécessaires de l’entendement et de la raison en général, — ou, ce qui est la même chose, de la simple forme de la pensée en général, est ce que nous appelons Logique.

Comme science qui s’occupe de la pensée en général, indépendamment des objets qui en sont la matière, la logique peut être considérée :

  1. Comme le fondement de toutes les autres sciences et la propédeutique de toute fonction intellectuelle. Mais, par cela même qu’elle ne s’occupe nullement des objets,