Si la métaphysique n’est autre chose qu’une philosophie qui a pour objet les premiers fondements de notre connaissance, ce qui a été dit dans l’étude précédente touchant la connaissance mathématique comparée avec la philosophie, doit s’entendre également de la métaphysique. Nous avons vu des différences essentielles et considérables entre les deux ordres de connaissances qui font l’objet des deux sciences ; ce qui peut faire dire avec l’évêque Warburton, que rien n’est plus pernicieux pour la philosophie que les mathématiques, c’est-à-dire que l’imitation des mathématiques dans la méthode de penser, où elle ne peut être employée ; car, pour ce qui est de l’application de cette méthode dans les parties de la philosophie où se rencontre la connaissance de la quantité, c’est toute autre chose, et l’utilité en est immense. En mathématiques, je commence par la définition de mon objet, par exemple, d’un triangle, d’un cercle, etc.
En métaphysique, je ne puis jamais commencer ainsi ; et on fait autant de fautes qu’on débute de fois par la définition d’une chose à connaître ; la définition est bien plutôt, presque toujours la dernière