L’usage qu’on peut faire des mathématiques en philosophie consiste ou dans l’imitation de leur méthode, ou dans l’application réelle de leurs propositions aux objets de la philosophie. On ne voit pas que la première de ces tentatives ait été jusqu’ici de quelque utilité, quoiqu’on se promît d’abord d’en retirer un grand avantage, et l’on a vu tomber peu à peu les titres fastueux dont on décorait les propositions philosophiques, jaloux qu’on était du caractère scientifique de la géométrie, parce qu’on s’est bien aperçu qu’il ne convient pas d’agir avec fierté dans des circonstances ordinaires, et que l’importun non liquet n’a voulu en aucune manière céder à cette prétention.
La seconde espèce d’usage a été, au contraire, d’autant plus utile pour les parties de la philosophie où il a été admis que, pour avoir mis à profit les théories mathématiques, elles se sont élevées à une hauteur à laquelle elles n’auraient pas pu prétendre sans