Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/185

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que l'état de la matière ne peut être changé que par des causes extérieures, tandis que celui d'un esprit peut encore l'être par une cause intérieure. La néces­sité de l'opposition réelle reste cependant toujours la même malgré cette distinction.

J'observe encore que c'est une notion illusoire de croire avoir compris la disposition des consé­quences positives de l'activité de notre âme en les nommant des omissions. Il faut surtout remarquer que pinson approfondit ses jugements les plus ordinaires et les plus certains, plus on découvre de pareilles illu­sions, lorsque Ton se contente de» mots sans rien comprendre aux choses. Que je n'aie pas en ce mo­ment une certaine pensée si elle n'a pas existé aupa­ravant, c'est ce qui est assez intelligible quand je dis : Je ne pense pas à cela; car ces mots signifient alors l'absence du principe, d'où l'on aperçoit l'absence de la conséquence. S'agit-il, au contraire, de sa­voir pourquoi une pensée qui naguère existait, n'est plus en moi : alors la réponse précédente n'est pas du tout admissible. Car ce non-être est à présent une pri­vation, et l'omission a maintenant un autre sens, sa­voir : la suppression d'une activitéqui existait un peu auparavant[1]. Mais c'est la question que je me pose, et dans laquelle je ne me paie pas si aisément d'un

  1. Ce sens ne convient pas même proprement aux paroles.