Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/223

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tion réciproque des deux forces déjà mentionnées, à savoir l’état des nations et des populations sur la terre, non pas tant comme ayant sa raison dans les causes contingentes de la conduite et de la destinée des hommes individuels, que comme conséquence de la forme des gouvernements, des révolutions ou des intrigues politiques, mais par rapport à ce qui est plus constant et qui contient la raison éloignée de tout le reste, à savoir, la position des pays, les produits, les mœurs, l’industrie, le commerce et la population. La rénovation, si je puis dire ainsi, d’une science par des aperçus ainsi détaillés d’après une petite unité de mesure, a sa grande utilité, puisque par là seulement se trouve atteinte l’unité de la connaissance, sans laquelle tout savoir n’est qu’une œuvre imparfaite. Dans un siècle sociable comme le nôtre, ne puis-je pas aussi, sans rabaisser la science, compter comme une utilité d’avoir présenté à l’esprit les matériaux d’une conversation, tels que peut les fournir une grande variété de connaissances agréables, instructives et faciles à saisir ? Il doit être fort peu agréable pour un savant de se trouver souvent dans le même embarras que l’orateur Isocrate, qui, prié dans une société, de dire aussi quelque chose, se trouva dans la nécessité de répondre : Ce que je sais ne convient pas, et ce qui convient je ne le sais pas.

Tel est le programme succinct des leçons que je