Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/266

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ou ce qui est causé. On ne peut même rendre intelli­gible la quantité de G espace qu'en exprimant numé­riquement ce rapport à une mesure, à une unité; or un nombre n'est qu'une multitude distinctement con­nue par la numération, c'est-à-dire par l'addition suc­cessive d'une unité à une autre dans un temps donné.

Enfin se présente naturellement à l'esprit de chacun . la question de, savoir si les notion? d'espace et de temps sont innées ou acquises. L'acquisition de ces notions est déjà démontrée fausse par ce qui a été . dit. Quant à l'innéité, comme elle favorise la philo­sophie des paresseux, qui proclame inutile toute re­cherche ultérieure, en faisant appel à la cause pre­mière, en ne doit pas l'admettre légèrement· Toutefois les notions d'espace et de temps sont certainement acquises en ce sens, non pas qu'elles soient abstraites du sentiment des objets (car la sensation donne la matière et non la forme de la connaissance humaine), mais en cet autre sens qu'elles proviennent de l'acte m^me de l'esprit coordonnant ses sentiments suivant des lois fixes ; elles sont ainsi des types immuables, susceptibles par conséquent d'être connus intuitive­ment. Car les sensations portent à cet acte de l'esprit, mais elles ne donnent pas l'iutuition. Il n'y a d'inné en tout ceci que la loi de l'âme suivant laquelle elle assemble d'une manière certaine ses états sensitifs en présence d'un objet.