Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/274

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à-dire les relations des substances sont possibles parce qu'elle est intimement présente aux choses. Or comme la possibilité de tous les changements et de toutes les successions dont le principe, en tant qu'il est sensiti-vement connu, réside dans la notion de temps, suppose la durée indéfinie du sujet dont les états opposés se succèdent, et que ce dont les états passent ne dure qu'autant qu'il est maintenu par autre chose, la no­tion du temps, comme temps unique, infini, immua­ble[1], en quoi sont et durent toutes choses, est IV-ternité, le phénomène de la cause universelle. Mais il parait plus prudent de côtoyer le rivage des con­naissances qui nous viennent de la médiocrité de notre entendement que de nous laisser emporter en la pleine mer de ces recherches mystiques, comme le fait Male-branche, dont le sentiment, à savoir, que nous voyons tout en Dieu, diffère de celui qu'on vient d'exposer.

SECTION V.

De la méthode a suivre dam les chose· sensibles et dans les intellectuelle· en métaphysique.

$23.

Dans toutes les sciences dont les principes sont don­nés intuitivement, soit par une intuition sensible,

  1. Les moments du temps ne semblent pas se succéder parce qu'un autre temps devrait précéder la succession des moments; mais les choses actuelles semblent descendre par l'intuition sensitive comme par une série continue de moments.