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Deuxième Lettre.

KANT A LAMBERT.

Kœttisberg, le 31 décembre 1765.

Aucune lettre ne pouvait m'être plus agréable et plus désirable que celle dont vous m'avez honoré, puisque, Sans rien dire qui ne soit l'expression sincère de mon opinion, je vous tiens pour le premier génie de l'Alle­magne, capable de perfectionner grandement et pour longtemps les connaissances dont je m'occupe par­dessus tout.

Ce n'est pas une médiocre satisfaction pour moi d'ap­prendre de vous le parfait accord de nos méthodes, accord que j'avais déjà remarqué plus d'une fois dans vos écrits, et qui a contribué à m'y attacher comme à une épreuve logique qui montre que ces pensées supportent l'essai de la pierre de touche de l'univer­selle raison humaine. L'invitation que vous voulez bien me faire de nous communiquer mutuellement nos esquisses m'est très-précieuse, et je ne manquerai pas d'en profiter, quoique je me connaisse assez pour sa­voir que je ne puis guère estimer le peu de science que je crois avoir acquise après de longs efforts, puisque, d'un autre côté, monsieur, le talent qu'on vous recon­naît d'unir à volonté les vues les plus hautes à une pé-