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de son opposé, et, à dire vrai, cela même ne suffit pas. En effet, on ne peut passer de l’impossibilité d’un opposé à l’affirmation d’une vérité qu’à l’aide de cette proposition intermédiaire : Cujuscunque oppositum est falsum illud est verum (Est vrai tout ce dont l’opposé est faux), principe dont l’autorité est par conséquent égale à celle du principe de contradiction, comme nous l’avons montré précédemment.

Enfin, revendiquer de préférence en faveur d’une proposition négative le principal rôle dans le domaine du vrai, en faire le principe et le fondement de toutes les vérités, n’est-ce pas là, je vous le demande, une prétention excessive et plus que paradoxale, puisqu’on ne voit pas pourquoi une vérité négative jouirait de ce privilège plutôt qu’une vérité affirmative ? Faisons mieux, et, comme il y a deux ordres de vérités, assignons-leur deux principes suprêmes, l’un affirmatif, l’autre négatif.

Scolie. Peut-être ces recherches, outre qu’on a dû les trouver subtiles et pénibles, ont-elles paru parfaitement superflues et dénuées de toute utilité, si l’on considère la fécondité des corollaires. C’est bien aussi mon avis ; car l’esprit humain n’a pas besoin d’avoir étudié un tel principe pour être à même de l’appliquer en toute occasion spontanément et d’après une certaine loi de sa nature. Mais n’est-ce pas, par cela même, un sujet digne d’étude, que de re-