Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
termine un sujet par rapport à un certain prédicat en est dit la raison. Cette raison se distingue en antécédemment déterminante, et en conséquemment déterminante. La raison antécédemment déterminante est celle dont la notion précède ce qui est déterminé, c’est-à-dire la notion sans laquelle le déterminé n’est pas intelligible[1]. La raison conséquemment déterminante est celle qui ne serait pas posée, si la notion qui en est déterminée ne l’était déjà pas d’ailleurs. La première répond à la question pourquoi, c’est-à-dire à la raison d’être ou de devenir ; la seconde, à la question de nature, d’existence (quod), c’est-à-dire à la raison de connaître.

Preuves de la réalité de notre définition. — La notion de raison, d’après le sens commun, opère une liaison, un enchaînement, entre un sujet et un certain prédicat. Aussi est-il toujours à la recherche d’un sujet et d’un prédicat qui lui conviennent. Cherche-t-on la raison du cercle ? Je ne comprends pas bien ce qu’on cherche, à moins qu’on n’ajoute un prédicat fourni par la géométrie, par exemple, que

  1. On peut rapporter à la raison antécédemment déterminante, la raison identique, où la notion du sujet détermine ce sujet par la parfaite identité avec le prédicat. Telle est la proposition : le triangle a trois côtés, proposition où la notion du déterminé ne suit ni ne précède la notion du déterminant.