Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/396

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dence les moyens propres à motiver une telle con­fiance), et que cette liberté lui reste toujours entière dans la suite. Une grande partie du différend tient ici à la crainte où l'on est que le libre usage de la raison en reçoive une atteinte ; en dissipant cette appréhen­sion, j'aurai fait évanouir les obstacles qui s'opposent à une manière de voir uniforme.

M. le conseiller intime, Georges Forster, dans le Mercure allemand d'octobre et de novembre 4786, élève contre une explication de mon opinion depuis longtemps publiée dans la Revue mensuelle de Berlin de novembre 1785, des objections qui, à mon sens, n'ont leur raison que dans la manière vicieuse d'en­tendre le principe d'où je pars. L'illustre critique trouve tout d'abord périlleux de débuter par rétablis­sement d'un principe d'après lequel le naturaliste devrait se régler jusque dans la recherche et l'obser­vation, un principe tel même qu'il conduirait à une histoire naturelle qui différerait de la simple descrip-tion de la nature : distinction qui n'est pas plus admissible que le principe même. Mais on peut aisé­ment faire disparaître cette dissidence.

Pour ce qui est du premier scrupule, il n'est pas possible de douter qu'on puisse jamais rien trouver de régulier par un tâtonnement tout empirique, c'est-à-dire sans un principe qui dirige dans l'investigation ; car observer n'est pas autre chose que constituer