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postérieure : la même chose serait donc en même temps antérieure et postérieure à elle-même. Ce qui est absurde.

Corollaire. Tout ce qui s’offre à l’esprit comme existant d’une existence absolument nécessaire, n’existe pas par quelque raison, mais parce que l’opposé est absolument inconcevable. Cette impossibilité d’un opposé est la raison de connaître l’existence, mais elle manque absolument de raison antécédemment déterminante. Il existe ; c’est tout ce qu’il convient d’en penser et d’en dire.

Scolie. On trouve, à la vérité, cette proposition dans la bouche de tous les philosophes modernes : que Dieu contient en lui-même sa raison d’être. Je ne puis être de cet avis. Il peut paraître dur à ces braves gens de refuser à Dieu, au principe dernier et parfait des raisons et des causes, sa raison d’être ; et comme il n’est pas possible de lui reconnaître une cause extérieure, ils pensent que cette cause est en lui ; supposition aussi peu raisonnable que possible. Car, dès qu’on est arrivé à un principe en remontant la chaîne des raisons, il est évident qu’il faut s’arrêter et mettre un terme à la question par une réponse définitive. Je sais bien qu’ils recourent à la notion même de Dieu pour en déterminer l’existence même ; mais il est facile de voir que ce n’est là qu’une opération toute idéale, qu’il n’y a rien d’ef-