Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/407

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

caractères. Quant à la différence des races au contraire, elle en souffre du moins la fusion si elle ne la favorise pas ; c’est pour elle un moyen d’approprier la créature à des climats différents, quoiqu’il n’y en ait pas qui lui convienne autant que celui où elle a d’abord pris naissance. Car, pour ce qui est de l’opinion commune suivant laquelle des enfants (de notre race blanche) doivent hériter de leurs parents pour moitié des signes caractéristiques qui appartiennent à la variété (tels que la stature, les traits du visage, la couleur de la peau), et même de plusieurs vices (internes ou externes), et, comme on dit, tenir telle chose du père, telle autre de la mère, l’étude attentive que j’ai faite des familles diverses, ne me permet pas de la partager. Ils reproduisent sans mélange, quoique pas d’après le père ou la mère, la famille de l’un ou de l’autre ; et quoique l’éloignement pour les alliances entre proches parents se fonde sur des raisons morales particulièrement, et que la stérilité n’en soit pas suffisamment établie, par le fait qu’on le trouve répandu jusque chez les peuples barbares, on doit présumer qu’il a sa raison profonde dans la nature même, qui ne veut pas que les anciennes formes se reproduisent toujours, mais qui entend au contraire que la plus grande diversité, qu’elle a déposée dans les germes primitifs de la race humaine, soit réalisée. Un certain degré d’uniformité, qui s’offre dans les traits d’une