Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/433

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correspondre. Que la cause des êtres organisés soit trouvée dans le monde ou hors du monde, il faut, ou renoncer à toute détermination de leur cause, ou concevoir à cet effet un être intelligent/ non pas comme si nous apercevions (ainsi que feu Mendelssohn et d'autres le croyaient) qu'un pareil effet est impos­sible par une autre cause, mais parce que, pour mettre en principe une autre cause avec des causes finales, il faudrait imaginer une force fondamentale; ce que la raison ne nous autorise pas du tout à faire, parce qu'alors elle expliquerait sans peine tout ce qu'elle voudrait et comme elle voudrait.


Résumons-nous. Des fins ont un rapport immédiat à une raison, que cette raison nous soit étrangère ou qu'elle soit la nôtre propre. Mais pour admettre des fins dans une raison étrangère, nous devons poser la votre en principe, ou du moins quelque chose d'ana­logue, parce que des fins ne peuvent se concevoir sans une raison. Or les fins sont celles de la nature ou de la liberté. Personne ne peut apercevoir a priori qu'il doive y avoir des fins dans la nature ; mais on peut très-bien voir a priori qu'il doit y avoir une liaison de causée et d'effets. L'usage du principe téléologique par rapport à la nature est donc toujours empirique. Il en serait de même des fins de la liberté, si les objets de la volonté devaient être donnés comme