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EN PHILOSOPHIE.


(Dieu et l’Immortalité), qu’on peut par conséquent envisager à cet égard (pratiquement) comme des postulats, étaient donnés.

Cette philosophie, qui est toujours sur le pied de guerre (contre ceux qui confondent les phénomènes pris à contre-sens avec les choses en soi), et par là même toujours inséparable de l’activité rationnelle, fait naître l’espoir d’une éternelle paix entre les philosophes, d’un côté par suite de l’impuissance des preuves théoriques du contraire, de l’autre par la force des raisons pratiques en faveur de ses principes. Cette paix offre en outre l’avantage de tenir toujours en haleine les facultés du sujet constamment menacé, et de favoriser ainsi par la philosophie le dessein de la nature, qui est de vivifier constamment le sujet, de le préserver d’un sommeil léthargique.

À ce point de vue, on doit préférer la prétention d’un homme qui, toujours actif et encore dans l’âge de la force, s’est illustré non-seulement dans sa partie (les mathématiques), mais aussi dans un grand nombre d’autres, le regarder non comme un messager de malheur, mais comme un vœu (Gluekewunsch), lorsqu’il refuse absolument aux philosophes une paix qui leur permette de se reposer commodément sur de prétendus lauriers (1)[1].

  1. (1) Si la guerre pouvait être évitée,
    Et la sagesse être écoutée,
    Tous les hommes vivraient en paix.
    Quant aux philosophes, jamais. Kakstner.