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TRAITÉ DE PAIX PERPÉTUELLE



SECTION DEUXIÈME.


Espoir douteux d’une prochaine paix perpétuelle en philosophie.


M. Schlosser, écrivain de beaucoup de talent, et (comme on peut le croire) très-disposé à procurer le bien, pour se distraire de la manutention réglementaire et forcée des lois par des loisirs cependant occupés, a fait une descente inattendue dans l’arène de la métaphysique, où il a trouvé plus de querelles envenimées que dans la spécialité qu’il venait de quitter. — La philosophie critique, qu’il croit connaître, quoiqu’il n’en ait vu que les plus récents résultats, et qu’il doit nécessairement avoir mal compris, parce qu’il n’a pas suivi avec assez d’attention la voie qui doit y conduire, l’a excité et en a fait le maître « d’un jeune homme critique, » sans que lui-même l’eût d’abord apprise pour le dissuader de le faire.

Il se propose seulement de réfuter autant que possible la critique de la raison pure. Son conseil ressemble à l’assurance de ces bons amis, qui promettaient aux brebis que si elles voulaient seulement renvoyer les chiens, ils vivraient avec elles, comme des frères, dans une paix perpétuelle. — Si le disciple écoute ce conseil il devient un jouet entre les mains du maître, qui « fortifie son goût (comme dit celui-ci) par les