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TRAITÉ DE PAIX PERPÉTUELLE EN PHILOSOPHIE.


principe qui peut servir de critérium à tout droit : Agis suivant une maxime telle que tu puisses vouloir en même temps qu’elle devienne une lot universelle ; il lui donne une signification qui le restreint à des conditions empiriques, et le rend impropre à servir de canon à la raison moralement pratique pure (comme il faut bien cependant qu’il y en ait une). Il se jette ainsi dans un tout autre champ que celui qui lui est indiqué par ce canon ; de là les conséquences absurdes qu’il tire.

Mais il est évident qu’il ne s’agit pas ici d’un principe de l’usage des moyens propres à une certaine fin (car alors ce principe serait pragmatique, et non moral) ; qu’il ne s’agit pas de savoir si la maxime de ma volonté, devenue loi universelle, ne répugne pas à la maxime du vouloir d’un autre, mais bien de savoir reconnaître par la simple notion à priori, d’après le principe de contradiction, sans aucun rapport expérimental, par exemple : « Si la communauté de biens ou la propriété est compatible avec ma maxime, » contradiction qui est un signe infaillible de l’impossibilité de l’action. — Une pure ignorance, peut-être aussi un peu de mauvais penchant à la chicane, pouvait donner lieu à cette attaque, laquelle cependant ne peut porter atteinte à l’annonce d’une paix éternelle en philosophie. Car un traité de paix qui porte que : si