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sitive et la plus manifeste, l’indifférence de la volonté humaine dans des actions libres. Quand nous jouons à pair ou impair, et que nous cherchons, en devinant, à gagner des fèves contenues dans la main, nous nous prononçons Indifféremment, sans calcul et sans aucune raison de choisir pair plutôt qu’impair.

Ils parlent encore d’un prince, je ne sais lequel, qui donna à quelqu’un le choix de deux boites, parfaitement semblables par le poids, la forme et la nature ; l’une contenait du plomb, l’autre de l’or ; pas de choix possible fondé sur une raison. Ils parlent, dans le même sens, de la liberté d’indifférence à se mettre en marche du pied droit ou du pied gauche

Un seul mot suffit, je crois, pour répondre péremptoirement à tout cela. Quand, développant notre principe, nous parlons des raisons déterminantes, il ne s’agit pas ici d’une ou de deux espèces de raisons, par exemple, dans les actions libres, des raisons qui s’offrent à un entendement accompagné de conscience ; mais de quelque manière que l’action soit déterminée, il faut, si elle doit être, qu’elle soit déterminée par une raison quelconque. Les raisons objectives peuvent fort bien être étrangères à la détermination de la volonté, et l’équilibre entre les motifs qu’on se représente avec conscience peut être parfait, quoiqu’il y ait encore lieu à un grand nombre de raisons capables de déterminer l’esprit ; car cette hésitation et cette indécision de