Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/72

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produire, n’est pas interne, ni absolument intelligible en Dieu, d’où il suit que ces limitations ne conviennent pas à Dieu considéré en lui-même.

2. — De deux choses qui n’ont rien de commun, l’une d’elles ne peut être la raison de l’autre. Cela revient à la proposition précédente.

3. — Il n’y a pas plus dans le raisonné que dans la raison. C’est encore une conséquence de la même règle.

Corollaire. — La quantité de réalité absolue dans le monde ne change naturellement ni par augmentation ni par diminution.

Eclaircissement. — Les modifications des corps rendent frappante l’évidence de cette règle. Si, par exemple, un corps A choque et met en mouvement un autre corps B, une certaine force, une certaine réalité[1], par conséquent, s’ajoute à ce dernier. Mais une égale quantité de mouvement a été enlevée au corps choquant ; la somme des forces dans l’effet égale donc les forces de la cause. La loi qu’on a donnée du choc entre deux corps élastiques, de grosseur inégale, semble donc erronée. Mais elle ne l’est pas. Le plus petit de ces corps élastiques, en venant heurter le plus gros, en est frappé à son tour, et acquiert, en sens op-

  1. Qu’il me soit permis de concevoir ici, avec le sens commun, la force imprimée comme une réalité transmise, bien qu’à proprement parler ce ne soit qu’une certaine limitation ou direction de la réalité interne.