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éclairées ; et l’esprit, en donnant ensuite son attention à certaines de ces pensées, quand il la retire au même degré de certaines autres, jette ainsi sur celles-là une lumière plus vive, et acquiert une connaissance de plus en plus étendue. Il n’agrandit point par là le domaine de la réalité absolue (car le matériel de toutes les idées résultant des rapports avec l’univers, reste constamment le même) ; mais le formel de cette réalité, qui consiste dans la combinaison des notions et dans l’attention appliquée à leur diversité ou à leur convenance, s’en trouve certainement diversifié. C’est précisément ce qui se passe dans la force inhérente aux corps. Les mouvements, si nous voulons nous en faire une idée exacte, étant, non pas des réalités, mais des phénomènes, et la force d’un corps, modifiée par le choc d’un autre corps qui résiste à cette impulsion en vertu de son principe interne d’action (efficaciæ), dans la mesure même des forces acquises dans le sens du corps choquant, tout le réel des forces dans les phénomènes du mouvement équivaut au réel qui était déjà dans le corps à l’état de repos ; seulement, dans l’état de repos, la puissance interne était indéterminée relativement à la direction, tandis qu’elle prend une direction par l’impulsion extérieure.

Tout ce que j’ai dit jusqu’ici de la quantité immuable de réalité absolue dans l’univers doit s’entendre de ce qui arrive suivant l’ordre naturel des choses.