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KANT. — PÉDAGOGIE.


aussi bien à amener à ses fins la société civile qu’à s’y conformer lui-même. La culture morale enfin lui donne une valeur qui regarde l’espèce humaine tout entière.

La culture scolastique est la première en date. En effet, la prudence présuppose toujours l’habileté. La prudence est le talent de bien employer son habileté. La culture morale, en tant qu’elle repose sur des principes, que l’homme lui-même doit apercevoir, est la dernière ; mais en tant qu’elle repose uniquement sur le sens commun, elle doit être pratiquée dès le début, même dans l’éducation physique, sans quoi plus d’un défaut s’enracinerait si bien qu’il rendrait ensuite inutiles tous les efforts et tout l’art de l’éducation. Quant à l’habileté et à la prudence, il faut suivre en tout les années. Se montrer dans l’enfance habile, prudent, patient, sans malice, comme un homme, cela ne vaut guère mieux que de conserver dans l’âge mûr la sensibilité d’un enfant.


A. — DE L’ÉDUCATION PHYSIQUE


(Sommaire. — De l’éducation physique proprement dite, p. 61. — De l’allaitement maternel, p. 61-62. — De la nourriture de l’enfant, p. 62. — De la température qui convient aux enfants, p. 63. — Des maillots, p. 64. —Des berceaux. p. 65. — Qu’il ne faut pas jouer avec les enfants ni leur céder, p. 66. — Laisser les enfants apprendre par eux-mêmes, à marcher par exemple, et en général à exercer toutes leurs forces, p. 68-69. — Empêcher les habitudes de naître, p. 70. — Niéducation taquine, ni continuelles carresses, p. 72. — Se passer aussi de moyens artificiels pour l’éducation de l’intelligence, p. 71-76. — Des jeux, p. 77. — De l’attitude qui convient à l’enfant, p. 78.)


Quoique celui qui entreprend une éducation à titre de gouverneur[1] ne prenne pas assez tôt la direction des enfants pour pouvoir donner aussi ses soins à leur éducation physique, il lui est cependant utile de savoir