l’on confond les principes subjectifs de la pratique du droit avec les principes objectifs (les sentences des tribunaux avec celles de la raison). Ce que chacun juge juste par lui-même et avec fondement peut ne pas se trouver confirmé par les tribunaux, et ce qu’il doit juger lui-même injuste peut obtenir d’eux l’absolution. C’est que dans ces deux cas le concept du droit n’est pas pris dans le même sens.
On peut très-bien établir cette division d’après Ulpien, en donnant à ses formules un sens qu’elles n’avaient peut-être pas très-clairement dans son esprit, mais qu’il est très-permis d’en tirer ou d’y introduire. Les voici :
1. Vis honnêtement[1] (honeste vive). L’honnêteté juridique[2] (honestas juridica) consiste à soutenir sa dignité d’homme dans ses rapports avec les autres. Ce devoir s’exprime dans cette proposition : « ne sois pas pour les autres un pur moyen, mais sois aussi une fin pour eux. » Il sera défini dans la suite une obligation résultant du