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17j DOCTRINE DU DROIT.

nécessairement, ce sont des dignités politiques \ Ils expriment le rapport d'un souverain universel (lequel, considéré au point de vue des lois de la liberté, ne peut être autre que le peuple réuni) à la multitude des in­dividus du même peuple, considéré comme sujet, c'est-à-dire le rapport du commandant (imperans) à Y obéit-sant(subditus). —L'acte par lequel le peuple se con­stitue lui-même en État, ou plutôt la simple idée de cet acte, qui seule permet d'en concevoir la légitimité, est le contrat originaire, en vertu du quel tous (onutei et singuli) dans le peuple déposent leur liberté exté­rieure , pour la reprendre aussitôt, comme membres d'une république, c'est-à-dire du peuple en tant qu'État (universi). Et l'on ne peut pas dire que l'État, ou que l'homme dans l'État ait sacrifié à une certaine fin une partie de la liberté extérieure qui est innée en lui ; mais il a renoncé entièrement à la liberté sauvage et déréglée pour retrouver dans une dépendance lé­gale, c'est-à-dire dans un état juridique, sa liberté en général intacte, puisque cette dépendance résulte de sa propre volonté législative· $ xlviu. Les trois pouvoirs de l'État sont donc, en premier lieu, coordonnés entre eux comme autant de personnes morales (potestates coordinaiœ), c'est-à-dire que chacun d'eux est le complément nécessaire des deux autres (complementum ad sufficientiam) dans la constitution

> Staatswùrden.