p. 206 DOCTRINE DU DROIT.
s'appeler un assassinat1 (homicidium dolosum), tout en restant sans doute punissable, ne puisse être puni de mort par le pouvoir suprême. L'enfant né hors du mariage est né hors de la loi (car la loi, c'est le mariage), et par conséquent aussi hors de la protection de la loi. 11 s'est, pour ainsi dire, glissé dans la république (comme une marchandise prohibée), de telle sorte que celle-ci peut ignorer son existence (puisque légitimement il n'aurait pas dû exister de cette manière), et par conséquent aussi sa destruction ;et, d'un autre côté, il n'y a pas de décret qui puisse épargner à la mère le déshonneur, lorsque son accouchement en dehors du mariage vient à être connu.—Le militaire, qui occupe un commandement inférieur, se voit forcé, par l'opinion publique de ses compagnons d'armes, à se faire justice à lui-même, lorsqu'on lui a fait un affront, et à poursuivre le châtiment de l'offenseur, comme s'il vivait dans l'état de nature, non au moyen de la loi et devant un tribunal, mais au moyen du duel, où il expose lui-même sa vie, afin de prouver sa bravoure, cette condition essentielle de l'honneur dans son état. Que s'il tue son adversaire, cet homicide, qui a lieu dans un combat engagé publiquement et du consentement des deux parties, quoique malgré elles, n'est pas, à proprement parler, un assassinat (homicidium dolosum).------Qu'exige donc le droit dans ces deux cas (appartenant à la justice criminelle) ? — La justice pénale court ici le risque, ou bien de déclarer vaine, au nom de la loi, l'idée de l'honneur (qui n'est pas ici
1 Mord.