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206 DU SEtîTIMlENT.

y voir. La nouveauté est donc ce qui fait rechercher la mode. L'invention de toutes sortes de formes extérieures, quoique ces formes dégénèrent souvent en extravagance et quelquefois en laideur, résulte du ton donné par la cour, surtout par les dames, que d'autres s'empressent d'imiter ; .la mode se traîne encore longtemps après dans les ratogs inférieurs, quand déjà elle est abandonnée de ses inventeurs. — La mode n'est donc pas, à proprement parler, une affaire de goût (car elle peut être très contraire au goût) ; c'est la vanité' de trahcher, de paraître plus qu'on n'est, et le besoitt de se surpasser les uns les autres. — (Les élégants de la cour, autrement' dits les· petits-maîtres, sont des fanfarons.)

Au véritable goût, au goût idéal, s'allie la magnificence, quelque chose de sublime par conséquent, qui est enmême temps beau (comme un ciel magnifiquement étoile, où, si ce n'est pas trop desoendre, une basilique de Saint-Pierre à Rome), ta pompe, un vain étalage pour la vue, peut encore s'allier au goût}· mais pas1 sans répugnance de la part du dernier, par la raison que la pompe1 est faite pour les grande? ma»" ses, qui comprennent beaucoup de peuple, et que le goût du peuple, peu délicat, demande plus de sensation physique que de capacité de juger.