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V
À SOMMERING.
DE L’ORGANE DE L’ÂME
1796


Vous me demandez mon avis[1], très honorable Monsieur, sur votre traité si complet d’un certain principe vital chez les animaux, principe qui prend le nom d’organe immédiat des sens (πρῶτον Αἰσθητήριον) lorsqu’il s’agit de la simple faculté de percevoir, et celui de siége commun de la sensibilité (sensorium commune), en ce qui regarde la réunion de toutes les perceptions. Je suis d’autant plus touché d’un pareil honneur, que je ne suis pas tout à fait étranger aux sciences naturelles. — Mais cette question tient aussi à la métaphysique (dont l’oracle, comme on dit, est depuis longtemps muet), ce qui me fait hésiter à recevoir ou à refuser un tel honneur : car il ne s’y agit pas moins du siége de l’âme (sedes animae), quant à sa faculté de sentir (facultas sensitive percipiendi) que par rapport

  1. Le grand anatomiste Sam.-Thom. Sommering dédiait à Kant son ouvrage De l’organe de l’âme; Kœnigsberg, in-4°, 1796, avec planches. On avait suivi dans cet ouvrage les vues de Kant sur la manière de traiter le sujet. — Schubert.