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tout aussi bien conserver4 et fortifier sa santé que l'altérer et la perdre par le contraire?

Les paroles suivantes de Kant, les dernières que ce grand génie nous ait fait entendre, contiennent cette puissante leçon, et font observer la Vertu curative de l'esprit de même que sa domination sur le corps. Il les a écrites à mon occasion il y a trente ans, et je les ai fait imprimer dans mon journal de médecine pratique; j'ai bien volontiers consenti à la demande que m'a faite l'éditeur, d'une impression séparée et accompagnée de quelques remarques.

Puissent-elles atteindre leur but!

Signé : C.-V. HUFELAND.

Berlin, en mai 1824.

Iéna, en 1797 (1).

Lettre au professeur Hufeland.

Vous pourrez peut-être conclure par la date de ma réponse, en janvier de la présente année, que mes remerclments pour le présent que vous m'avez fait le 12 décembre 1796, de votre livre agréable et instructif sur l'Art de prolonger la vie humaine, avaient été calculés sur une longue vie, si la vieillesse ne suffisait pas pour amener avec elle les fréquents ajournements des plus importantes résolutions; telle est, par exemple, la résignation à la mort. La mort s'annonce toujours trop tôt pour nous, et nous trouve inépuisables en'excuses pour la faire attendre.

Vous désirez de ma part « un avis sur votre tentative de traiter moralement le physique dans l'homme; de représenter tout l'homme, même l'homme physique, comme un être à ramener au côté mural; de faire voir que, dans toutes les

(1) Voir note première.