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DES PRINCIPES DE LA RAISON PURE PRATIQUE 85


d*ailleurs, à savoir par la morale, une signification quoique seulement pour l’usage pratique. Aussi considéré théoriquement, il demeure toujours un concept pur de l’entendement, donné à priori 1[1], qui peut être appliqué à des objets donnés d’une manière sensible ou non. Toutefois, dans le dernier cas, il n’a aucune signification théorique déterminée, aucune application ; il est simplement alors une pensée formelle, mais cependant essentielle de l’entendement par rapport à un objet en général. La signification que lui donne la raison par la loi morale est exclusivement pratique, car l’idée de la loi d’une causalité (de la volonté) a elle-même de la causalité ou est le principe déterminant de cette causalité.


II


DU DROIT QU’A LA RAISON PURE, DANS L’USAGE PRATIQUE, A UNE EXTENSION QUI N’EST PAS POSSIBLE POUR ELLE DANS L’USAGE SPÉCULATIF.


Dans le principe moral nous avons posé (aufgestellt) 2[2] une loi de la causalité, qui en met le principe déterminant bien au-dessus de toutes les conditions du monde sensible. Nous avons non seulement conçu la volonté, en tant qu’elle peut être déterminée comme

  1. 1 Barni traduit à tort ein reiner à priori gegebener Verstandesbegriff par un concept donné à priori par l’entendement pur ; reiner ne peut se rapporter qu’à Begriff.
  2. 2 Ce mot que Barni traduit par trouvé, est mieux rendu par Born, qui emploie proposuimus, et surtout par Abbot, qui se sert de set forth, (F. P.).