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CHAPITRE II


DU CONCEPT D UN OBJET DE LA RAISON PURE PRATIQUE


J’entends par un concept de la raison pratique la représentation d’un objet comme d’un effet possible par la liberté. Etre un objet de la connaissance pratique, comme telle, ne signifie donc que le rapport de la volonté à l’action par laquelle l’objet ou son opposé {Gegentheil) serait réalisé. Juger si quelque chose est ou n’est pas un objet de la raison pure pratique, ce n’est que discerner la possibilité ou l’impossibilité de vouloir cette action par laquelle, si nous avions le pouvoir requis (ce dont l’expérience doit juger), un certain objet serait réalisé. Si l’objet est pris comme principe déterminant de notre faculté de désirer, il faut connaître s’il est physiquement possible par le libre usage de nos forces, avant de juger si c’est ou non un objet de la raison pratique. Au contraire, si la loi peut être considérée à priori comme le principe déterminant de l’action, partant l’action comme déterminée