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DES PARALOGISMES DE LA RAISON PURE 321

conclus du concept transcendantal du sujet, qui ne renferme aucun divers, à l’unité absolue de ce sujet lui-même, dont je n’ai, de cette manière, absolument aucun concept. A cette conclusion dialectique, je donnerai le nom de paralogisme transcendantal. La DEUXIÈME classe de conclusions sophis- tiques repose sur le concept transcendantal de la totalité absolue de la série des conditions pour un phénomène donné en général ; et de ce que j’ai toujours un concept en soi con- tradictoire de l’unité synthétique inconditionnée d’un côté de la série, je conclus à la légitimité de l’unité du côté opposé, dont je n’ai cependant même pas un concept. J’ap- pellerai l’état de la raison dans ces conclusions dialectiques : l’antinomie de la raison pure. Enfin, dans la TROISIÈME espèce de raisonnements sophistiques, je conclus de la totalité des conditions nécessaires pour concevoir des objets en général, en tant qu’ils peuvent nous être donnés, à l’unité synthétique absolue de toutes les conditions de la possibilité des choses en général, c’est-à -dire de choses, que je ne connais pas d’après leur simple concept transcendantal, à un être de tous les êtres que je connais encore moins par un concept transcendant et de la nécessité inconditionnée duquel je ne puis me former aucun concept. A ce raisonnement dialectique je donnerai le nom d’idéal de la raison pure. CHAPITRE PREMIER DES PARALOGISMES DE LA RAISON PURE Le paralogisme logique consiste dans la fausseté de la forme d’un raisonnement, quelle qu’en soit du reste le contenu. Mais un paralogisme transcendantal a un principe transcen- dantal qui nous fait conclure faussement quant a la forme. De cette manière, un tel raisonnement vicieux a son fonde- ment dans la nature de la raison humaine et entraîne une illusion inévitable, mais non insoluble. Nous arrivons maintenant à un concept que nous n’avons pas mis plus haut dans la liste générale des concepts trans- cendantaux, mais qu’il faut cependant y rattacher, sans que pourtant notre table, pour ce motif, soit à modifier ni à

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