Page:Kant - Critique de la raison pure, 1905.djvu/359

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

PARALOGISME DE LA SIMPLICITÉ 329 2° PARALOGISME DE LA SIMPLICITÉ Une chose, dont l’action ne peut jamais être regardée comme le concours de plusieurs choses agissantes, est SIMPLE. Or, l’âme ou le moi pensant est une chose de ce genre. Donc, etc. CRITIQUE DU DEUXIÈME PARALOGISME DE LA PSYCHOLOGIE TRANSCENDANTALE C’est ici l’Achille de tous les raisonnements dialectiques de la psychologie pure, non pas simplement un jeu sophis- tique imaginé par quelque dogmatique pour donner à ses assertions une apparence fugitive, mais un raisonnement qui semble supporter l’examen le plus pénétrant et la réflexion la plus profonde. Le voici. Toute substance composée est un agrégat de plusieurs, et l’action d’un composé ou ce qui est inhérent à ce composé comme tel, est un agrégat de plusieurs actes ou accidents répartis entre la multitude des substances. Or, un effet qui résulte du concours de plusieurs substances agissantes est, sans doute, possible, quand cet effet est simplement extérieur (ainsi, par exemple, le mouvement d’un corps est le mouve- ment combiné de toutes ses parties) ; mais il en est autrement

---

simple, ce qui serait une proposition synthétique. Le concept de la substance se rapporte toujours à des intuitions, et les intuitions en moi ne peuvent être que sensibles ; par suite elles se trouvent entièrement en dehors du champ de l’entendement et hors de sa pensée, dont pourtant il s’agit ici exclusivement, quand on dit que le moi dans la pensée est simple. Ce serait étrange, du reste, que ce qui exige ailleurs tant de précautions, pour distinguer dans ce que présente l’intuition ce qui est en elle substance, et à plus forte raison pour distinguer si cette substance aussi est simple (ce qui a lieu dans les parties de la matière), il serait, dis-je, étrange, que cela me fût donné ici comme par une sorte de révélation, d’une manière aussi directe, et cela, dans la plus pauvre de toutes les représentations. 3) La proposition de l’identité de mon moi dans tout divers dont j’ai conscience, est également contenue dans les concepts mêmes, et c’est par suite une proposition analytique, mais cette identité du