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338 DES RAISONNEMENTS DIALECTIQUES DE LA RAISON PURE

3° PARALOGISME DE LA PERSONNALITÉ Ce qui a conscience de l’identité numérique de soi-même en différents temps est, à ce titre, une personne : Or, l’âme, etc. Donc, elle est une personne.

CRITIQUE DU TROISIÈME PARALOGISME. DE LA PSYCHOLOGIE TRANSCENDANTALE Si je veux connaître par l’expérience l’identité numérique d’un objet extérieur, j’observerai ce qu’il y a de permanent dans le phénomène auquel, à titre de sujet, tout le reste se rapporte, comme détermination, et je remarquerai l’identité de ce sujet dans le temps où tout le reste change. Or, il se trouve que je suis un objet du sens interne, et tout le temps est simplement la forme du sens interne. Par conséquent, je rapporte l’une après l’autre (alle und jede) toutes mes déter- minations successives au moi numériquement identique dans tous les temps, c’est-à-dire dans la forme de l’intuition inté- rieure de moi-même. A ce compte, la personnalité de l’âme ne devrait jamais être regardée comme conclue ; il faudrait, au contraire, la considérer comme une proposition de tous points identique de la conscience de soi dans le temps ; et c’est aussi là ce qui fait qu’elle est valable a priori. Tout ce qu’elle dit, en effet, c’est, en réalité, que, dans tout le temps où j’ai conscience de moi-même, j’ai conscience de ce temps comme appartenant à l’unité de mon moi, ce qui revient à dire que

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avoir d’objet qui lui corresponde quelque part, puisqu’on n’aperçoit pas la possibilité d’un tel mode d’existence et que, par conséquent, il n’en résulte absolument aucune connaissance. Pour que ce concept désigne, sous le nom de substance, un objet (Object) qui puisse être donné, pour qu’il devienne une connaissance, il faut donc qu’il ait pour fondement une intuition constante, comme condition indispensable de la réalité objective du concept : or, nous n’avons, dans l’intuition intérieure, absolument rien de permanent, car le moi n’est que la conscience de ma pensée ; si nous nous en tenons simplement à la pensée, il nous manque donc la condition nécessaire pour appliquer au moi, comme être pensant, le concept de la substance, c’est-à -dire d’un sujet existant par lui-même, et la