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Préface



Depuis un assez grand nombre d’années, il n’est plus possible en France de trouver en librairie un seul exemplaire d’une traduction française de la Critique de la Raison pure. Pendant longtemps, les lecteurs français eurent le choix entre deux traductions, celle de Tissot, qui, malgré de nombreux défauts, eut du moins le mérite de mettre pour la première fois l’ouvrage capital de Kant à la portée de ceux qui ne savaient pas l’allemand, et celle de Barni, plus soignée, plus attentive au texte, plus souple et plus littéraire, entendons par là plus facile à lire et plus française, où la plupart des lecteurs de la Critique dans notre pays se sont habitués à chercher la pensée exacte et fidèle de Kant. Il arriva ainsi que la traduction de Barni fut généralement préférée à celle de Tissot, et que, quoique sensiblement plus récente, elle fut épuisée à peu près dans le même temps, sinon même plus tôt que celle-ci. Toujours est-il que depuis près de vingt-cinq ans on ne trouve plus l’une et l’autre que dans les bibliothèques publiques, sauf les rares exemplaires offerts d’occasion à des prix fort élevés.

À cette situation, regrettable à tous égards, d’abord pour les étudiants, qui ont besoin d’un guide au moins lorsqu’ils abordent pour la première fois le texte de la Critique, ensuite pour une foule de personnes, souvent