Page:Kant - Critique de la raison pure, I.djvu/220

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J’ai choisi tout exprès ces dénominations pour faire ressortir les différences relativement à l’évidence et à la pratique de ces principes. Mais on verra bientôt que, pour ce qui est de l’évidence aussi bien que de la détermination à priori des phénomènes d’après les catégories de la quantité et de la qualité (si l’on ne fait attention qu’à la forme de ces phénomènes), les principes de ces catégories diffèrent considérablement de ceux des deux autres ; car, bien qu’ils comportent les uns et les autres une parfaite certitude, celle des premiers est intuitive, tandis que celle des derniers est simplement discursive. Je désignerai donc ceux-là sous le nom de principes mathématiques, et ceux-ci sous celui de principes dynamiques[1]. Mais on remarquera que je n’ai pas plus

  1. Toute uniona (conjunctio) est ou une compositionb (compositio) ou une liaisonc (nexus). La première est une synthèse d’éléments divers qui ne s’appartiennent pas nécessairement les uns aux autres, comme, par exemple, les deux triangles dans lesquels se décompose un carré coupé par la diagonale, et qui par eux-mêmes ne s’appartiennent pas nécessairement l’un à l’autre ; telle est la synthèse de l’homogène dans tout ce qui peut être examiné mathématiquement (et cette synthèse à son tour peut se diviser en synthèse d’agrégation et en synthèse de coalition suivant qu’elle se rapporte à des quantités extensives ou à des quantités intensives). La seconde union (nexus) est la synthèse d’éléments divers qui s’appartiennent nécessairement les uns aux autres, comme par exemple l’accident par rapport à quelque substance, ou l’effet par rapport à la cause, — et qui par conséquent, bien qu’hétérogènes sont représentés comme liés à priori. Je nomme cette union dynamique, par la raison qu’elle n’est pas arbitraire, puisqu’elle concerne l’union de l’existence des éléments divers (elle peut se diviser à son tour en union physique des phénomènes entre eux et en union métaphysique, représentant leur synthèse dans la faculté de connaître à priori). — La note qu’on vient de lire est une addition de la seconde édition.

    (a) Verbindung. — (b) Zusammensetzung. — (c) Verknüpfung.