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INTRODUCTION.


connaître, quoique le jugement esthétique que nous portons sur certains objets (de la nature ou de l’art), et qui occasionne ce concept, soit un principe constitutif relativement au sentiment du plaisir ou de la peine. La spontanéité dans le jeu des facultés de connaître, qui produisent ce plaisir par leur accord, fait que ce concept peut servir de lien entre le domaine du concept de la nature et le concept de la liberté considérée dans ses effets, car elle prépare l’esprit à recevoir le sentiment moral.

— Le tableau suivant permettra d’embrasser plus aisément dans son unité systématique l’ensemble de toutes les facultés supérieures (1)[1].

  1. (1) On a trouvé singulier que mes divisions dans la philosophie pure fussent toujours en trois parties. Mais cela a son fondement dans la nature des choses. Si une division doit être établie a priori, ou elle est analytique, fondée sur le principe de contradiction, et alors elle est toujours à deux parties (quod libet ens est aut A aut non A) ou elle est synthétique, et si, dans ce cas, elle doit être tirée de concepts a priori (et non, comme en mathématiques, de l’intuition correspondant a priori au concept), alors, selon ce qu’exige l’unité synthétique en général, savoir 1° la condition, 2° le conditionnel, 3° le concept de l’union du conditionnel avec la condition, la division doit être nécessairement une trichotomie.