pour les hommes, car on ne peut parler de l’avantage qui en résulte pour la végétation-même, puisque ce que celle-ci gagne, les créatures marines le perdent.
Ou bien, pour donner un exemple de la convenance de certaines choses de la nature pour d’autres créatures, par rapport auxquelles elles peuvent être considérées comme des moyens, il n’y a pas de meilleur terrain pour les pins qu’un terrain sablonneux. Or la haute mer, avant de se retirer de la terre, a laissé tant de couches de sable dans nos contrées du nord que de vastes forêts de pins ont pu s’élever sur ce sol, d’ailleurs si impropre à toute culture, et nous accusons souvent nos ancêtres de les avoir détruites sans raison. On peut demander si cet ancien dépôt de couches de sable était une fin de la nature, travaillant en faveur des forêts de pins qui pourraient plus tard s’y développer. Ce qu’il y a de certain, c’est que, s’il faut voir là une fin de la nature, il faut regarder aussi ce sable comme une fin, mais seulement comme une fin relative, qui à son tour avait pour moyens l’ancien rivage et la retraite de la mer ; car dans la série des membres d’une liaison finale subordonnés entre eux, chaque membre intermédiaire doit être considéré comme une fin (mais non comme une fin dernière) dont la cause la plus prochaine est le moyen. Ainsi encore, s’il devait y avoir dans le monde des bœufs,