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§. LXIV.


Les choses, en tant que fins de la nature, sont des êtres organisés.


D’après le caractère indiqué dans le paragraphe précédent, pour qu’une chose, qui est une production de la nature, ne puisse être reconnue possible que comme une fin de la nature, il faut qu’elle contienne un rapport réciproque de cause et d’effet ; mais c’est là une expression quelque peu impropre et indéterminée, et qui a besoin d’être ramenée à un concept déterminé.

La liaison causale, en tant qu’on la conçoit simplement par l’entendement, constitue une série (de causes et d’effets), qui va toujours en descendant ; et les choses qui, comme effets, en présupposent d’autres comme causes, ne peuvent pas être réciproquement causes de celles-ci. On appelle cette liaison causale la liaison des causes efficientes (nexus effectivus). Mais, d’un autre côté, on peut concevoir aussi une liaison causale, déterminée par un concept rationnel (de fins), qui, considérée comme ·une série, renfermerait une dépendance ascendante et descendante, c’est-à-dire que la chose qu’on désigne comme un effet mérite aussi, en remontant, le nom de cause de cette même chose dont elle est l’effet. Dans la pratique (ou dans l’art) on trouve aisément ce genre de liaison : par exemple, la maison